La mystérieuse maladie mystérieuse #2

J’écrivais en janvier être atteint d’une étrange et insolente maladie mystérieusement mystérieuse. Evidemment, je n’en suis pas resté là et j’ai donc du ronchonner mon médecin pour avoir le droit de mener une enquête approfondie sur ce qui m’avait amené aux urgences (sûrement le stress d’après lui).

Une échographie plus tard, le résultat est là: j’ai une vésicule forte en maths plein de calculs. La douleur apparaît quand ils essayent de se faire la malle. Je reprends donc rendez-vous avez mon médecin traitant (ah le sacro-saint parcours de soin) qui tente de me dissuader de voir un chirurgien pour enlever l’organe récalcitrant. Que nenni, lui répondis-je, ça fait putain de trop mal et me retrouver aux urgences à un moment aléatoire de ma vie ne fait pas partie des expériences que j’aime à vivre (pas assez de drogues et de mecs faciles).

Je pris donc rendez-vous le 31 mars avec un chirurgien pour voir si on ne pourrait pas négocier de me retirer cette vésicule nulle, ou tout du moins, qu’il lui parle à l’oreille pour la calmer.

Sauf que ma vie est trépidante et rocambolesque, je ne pouvais donc pas (enfin un de mes organes) attendre sagement la grande rencontre. Dans la nuit du 30 au 31, revoilà la fameuse douleur. Bon, là, je la connais donc je file direct aux urgences. J’y arrive vers 7h du matin et on me met dans un box en me demandant d’attendre. J’attends, j’attends, j’attends. Je fais les cents pas et constate que les urgences sont vides et que je suis seul (bah oui, d’ennui, je furète et scrute à l’intérieur de tous les boxes). J’essaye de vomir dans les toilettes pas propres tellement la douleur était intense mais rien ne sortira. Encore les cents pas et je décide au bout d’une heure et demie d’aller demander ce qu’il se passe. On me répondra qu’un médecin va arriver et que je dois patienter. Notez que personne entre temps ne viendra me demander si je vais bien… alors que je leur ai déjà indiqué que le problème venait de calculs, on n’était donc plus sur une mystérieuse maladie mystérieusement mystérieuse.

A 9h, je vois enfin un premier être humain de profession médicale qui me demandera comment je vais. Ben pas fort hein puisque la douleur s’est étendue jusqu’au rein, j’ai envi de vomir, j’ai des nausées, la grande forme. L’infirmier me pétera deux veines avant de pouvoir poser l’intraveineuse tout en disant qu’on ne voit pas beaucoup mes veines. Et foirera même cette dernière parce que mon bras s’est mis à gonfler… Alors que je n’ai jamais eu aucun problème à ce niveau, m’enfin, je n’étais plus à une déconvenue près.

Ils me font un ECG et là, patatras, mon coeur bat super lentement. A partir de ce moment, il ne s’écoulera pas un quart d’heure sans qu’on vienne me demander des nouvelles. Plusieurs perfusions d’antalgiques plus tard, je me retrouve harnaché à une grosse machine qui va vérifier mon rythme cardiaque en attendant qu’une cardiologue vienne me transmettre la bonne parole. Plus aucune question sur mes douleurs relatives aux calculs, seul mon coeur comptera. Ce qui m’arrange parce que je suis dans un tel état de douleur, de fatigue et d’énervement que j’ai tout envie d’arracher et de me casser.

Il arrive vers 11h et des brouettes pour me dire que soit j’ai un coeur de sportif soit je suis décédé (enfin de ce que j’ai compris) et que je devrai faire de plus amples examens pour définir mon état de vie. Je sors enfin, direction le chirurgien pour que nous nous mettions d’accord sur le retrait de ma vésicule (à ce moment là, je n’ai plus aucune envie de parlementer avec elle, cette garce). Nous sommes le 31 mars 2022 et il est 13h.

Notez que je ronchonne après ces urgences mais je ne suis pas sans connaitre l’état de délabrement dans lequel est notre service hospitalier. En revanche, ne pas prendre de mes nouvelles pendant deux heures, me mentir en me disant que les médecins sont en réunion (non mais même nous aux impôts, en réunion, nous avons toujours une permanence) et s’obstiner à me péter des veines sans demander de l’aide à un collègue expérimenté, je ne suis pas d’accord. Je suis un putain d’être humain avec un cerveau, je peux entendre et comprendre quand il y a des difficultés, merde. Que se serait-il passé si j’étais tombé dans les vapes ou pire pendant ces deux heures seul ? Alors qu’il suffisait de me dire que personne ne pourrait me prendre en charge, je serai allé voir un autre service des urgences à quelques arrêts de tramway, genre les urgences de l’hôpital où je devais voir mon chirurgien dans l’après midi. Bref, je suis chafouin sur cette prise en charge et l’on ne m’y reprendra pas une deuxième fois.

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