Bon, je voulais faire une suite de billets sur comment je l’ai vécu, ce que j’ai découvert (sur moi et les autres) toussa toussa mais il semble que ça tire vers la fin donc je passe directement à la conclusion -bien trop longue comme toujours – et le ‘il est comment mon monde d’après?’
¯\_(ツ)_/¯
Tout d’abord, commençons par le facile: je me suis mis au sport. Rassurez-vous, rien de bien fou: 3-4 footings à la semaine, 5km max à chaque fois et des conseils prodigués par mon coach perso: SuperTristan, le mec le mieux gaulé de la galaxie. Il y a un but derrière tout ça: intégrer ce genre de routine dans mon cerveau – pour quand ma vie dissolue reprendra – et prendre soin de mon vieux corps en même temps. Je n’aime toujours pas ça huit mois après avoir commencé mais je trouve intéressant de faire une activité où le parcours est presque plus important que l’arrivée. Et non, mon cerveau ne se déconnecte pas, bien au contraire, c’est festival du slip pendant le footing même quand j’écoute un podcast ou que je suis au bout de ma vie sous un orage.
Puis le bureau. Il y a bien un moment où j’y retournerai au moins 2-3 jours par semaine. Je n’ai pas hâte d’entendre à nouveau parler du fameux ‘collectif d’équipe’, collectif dont personne n’a rien à foutre le reste du temps mais qui sert de bonne excuse pour ramener toutes les brebis dans la bergerie. Il y a aussi le bruit de l’openspace: téléphone, collègues, impressions, discussions; attention, je ne dis pas que tout est gênant mais être chez soi tranquille me permet de me concentrer plus facilement. Ça évite aussi d’être obligé d’écouter les théories scabreuses des complotistes et infectiologues en herbe. Je ne reviendrai pas sur la joie de perdre une heure trente à deux heures par jour dans les transports en commun bondés, sûrement une partie du fameux collectif que je n’ai pas du comprendre. Mais il y a aussi des côtés positifs: nous nous sommes bien adaptés avec mon pôle, on communique par mail, on s’appelle si c’est vraiment urgent et on bitche sans souci par messagerie instantanée.
D’ailleurs au bureau, j’ai eu droit aussi au ‘tu vas en chier en revenant, tu as plus l’habitude’. J’ai donc répondu que je ne voyais pas pourquoi je ne pouvais pas faire le chemin inverse de celui d’octobre (d’autant que la plupart, après l’avoir conspuée, aime sa ou ses journées de télétravail). Ironiquement j’ai aussi dit que j’avais failli mourir en allant en terrasse: je ne savais plus boire une pinte de bière alors je me suis étouffé, puis personne n’a compris ce que je disais parce que je n’ai plus l’habitude de parler à des êtres humains en dehors d’un immeuble et qu’après je me suis perdu parce que je ne sais plus prendre le métro 😉 Bref, y’a toujours moyen d’évoluer, d’avancer sans tout casser.
Côté santé, tout va bien dans la famille et les poteaux. Nous nous sommes pris le variant anglais dans la tronche en mars, mes parents en ont chié un petit mois mais je suis passé entre les mailles du filet (parce que bien évidemment j’étais chez eux à ce moment là). Depuis, je suis vacciné grâce à Mme Zinzin, la meuf trop bonne de TristanSuper et aux doses restantes du soir à ne pas jeter. Pas d’effets secondaires (je suis très déçu) mais je me marre à chaque fois qu’on me demande « c’est quel vaccin? » parce que je n’en ai rien à battre. Mme Zinzin a fait des études pour ça, moi j’ai un « bac + 4 1eres années en rien » ainsi qu’un diplôme de visionnage de vidéos YouTube. j’ai donc tendance à lui faire confiance (y’a aussi le fait qu’elle soit une super amie qui n’a jamais essayé de me tuer et qu’elle soit super sérieuse autant dans le taf que dans le brassage de bière). Avantage à la clé: un joli badge ‘je suis vacciné’ que je peux arborer en toutes circonstances.
Niveau perso, OK, ça tire un peu de ne pas voir ses potes et sa famille autant que je le voudrai mais ça fait partie du jeu pour s’en sortir. Après, revenir en Haute-Marne en ce moment c’est compliqué parce qu’il y a des travaux sur les voies et je dois me coltiner un vieux bus scolaire pour faire Troyes-Chaumont ce qui n’est pas le plus agréable. Je tente aussi de réorienter mon alimentation vers moins de n’importe quoi à base de sucreries (ça c’est moins facile que de courir). Je me suis remis à la musique avec une nouvelle guitare (l’ancienne était pétée de partout, putain de babiole chinoise), du piano pour m’entraîner à jouer pour le mariage de Marjo – la cousine à lunettes – et un peu de MAO pour ne pas perdre la main de mon 1er confinement (Ma Couille a régulièrement des bouts d’Apple Loops du démon). Et je suis encore en réflection sur ma relation avec la TV et les jeux vidéo. En revanche, ma tentative de lire avant d’aller me coucher est un échec assez cuisant: je retenterai sur ma terrasse quand le soleil voudra bien pointer le bout de ses rayons.
Côté informatique, j’ai revendu mon pécé de gamer à un petit jeune gentil comme tout. Je voulais du calme et de la rationalisation. J’ai gardé écran, souris, clavier, enceintes et me suis acheté un petit dock USB-C pour les brancher. Je ne garde que mon Macbook comme unique appareil. Le dock me permet d’utiliser mon matos avec mon ordi du télétravail et mon Mac si besoin. Oui, moi qui conspuait Apple il y a une petite décennie, me voici full équipé: iPad, Apple Watch, iPhone et MacBook. J’ai basculé doucement et petit à petit. Ça coute un bras mais je trouve que tout fonctionne, et intuitivement sans être obligé de cliquer partout, les iBidules t’accompagnent sans te perdre et les conseillers en Apple Store ont toujours été sympas avec moi. Sur mon MacBook, brew me permet d’installer et mettre à jour mes logiciels libres rapidement et je peux rigoler de temps en temps avec de la ligne de commande. Même si il est limité par rapport à un Chrome tentaculaire, j’aime bien Safari ainsi que la synchro de mes favoris avec mon téléphone. La gestion des sms entre les appareils est elle aussi assez démoniaque… Je n’ai pas vraiment besoin de store alternatif pour mon iPhone et ma montre suit très bien mes activités. Oui, je suis dans une prison dorée mais entre ça et passer des heures à chercher un ordi/OS/logiciel alternatif qui ne cassera pas à la moindre mise à jour ou qui fonctionne avec tout mes besoins (coucou Firefox et jitsi au 1er confinement, Thunderbird qui a encore pété son système d’extensions, Starcraft2 qui tourne pas super sur Linux ou la mise à jour foireuse qui te balance un écran bleu ou un shell – toutes ces situations, je les ai vécues), j’ai fait un choix. Cerise sur le gâteau: ils sont compatibles nativement avec Carddav et Caldav si l’envie de m’auto héberger me reprenait et Mail est compatible avec exchange sans devoir faire une danse vaudou. J’oublie le paiement sans contact qui est diablement efficace à tel point que je sors plus ma CB. J’ai encore des automatismes à abandonner, la gestion des fichiers n’est pas la même que sous windows (de même que la bibliothèque logicielle), la disposition physique du clavier est ultra chelou et j’ai changé de programme pour faire mes comptes (de Money que j’aimerai toujours à Grisbi terriblement efficace) et c’est plutôt sain je pense pour mon cerveau d’avoir à les casser.
Pour conclure, j’ai essayé tant bien que mal de profiter de cet isolement forcé pour avancer et mettre en place des choses que le tourbillon habituel de la vie ne me permet pas… Je verrai si tout ça tient la route face à l’arrivée du monde d’après le monde d’avant. On verra bien. En attendant, j’ai déjà rendez-vous avec les copains pour aller me geler les miches en terrasse et boire des coups alors je vous laisse. ᕕ(⌐■_■)ᕗ ♪♬